DESPERADO

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Mai 1995, le 48e festival de Cannes ouvre ses portes. La présidente du Jury, Mademoiselle Jeanne Moreau, emménage au Carlton, Emir Kusturica et Mathieu Kassovitz ont le trac, ne sachant pas encore qu’ils repartiront, le premier, avec la Palme d’or pour Underground, et, le second, avec le prix de la mise en scène pour la Haine.

Pendant ce temps, un inconnu texan de 27 ans, arpente la croisette. Son film – son premier long métrage tourné en 35mm – a été sélectionné, hors compétition. Le jeune homme se nomme Robert Rodriguez et son ascension est fulgurante. Passant du super8 au 16mm, ce débutant, que rien n’arrête, et surtout pas l’intérêt provoqué par une première production de 8 minutes, entame, avec des bouts de ficelles, le tournage de son premier long métrage, El Mariachi, qui, grâce au Festival de Sundance – ouvert aux productions indépendantes, voire fauchées – fut remarqué et apprécié par Hollywood, en général, par les patrons de la Columbia, en particulier. Après avoir prévu d’en tourner un remake avec des moyens hollywoodiens, le projet est abandonné pour laisser place à Desperado. S’il ne s’agit donc pas d’un remake d’El Mariachi, on y retrouve tout de même : un chanteur – le mariachi –, un tueur et des armes cachées dans un étui à guitare. On y retrouve aussi quelques comédiens, dont Carlos Gallardos – le Mariachi du premier opus – ainsi que Consuelo Gómez et Jaime de Hoyos, dans les mêmes personnages.

Hollywood oblige, les rôles principaux sont attribués à des valeurs sûres : l’espagnol Antonio Banderas, la mexicaine Salma Hayek, le portugais Joaquim de Almeida et le new-yorkais Steve Buscemi, dans le rôle, homonyme, de Buscemi ! Vous reconnaîtrez aussi Quentin Tarantino, en raconteur d’histoire drôle, ainsi que toute la bande de Los Lobos, les auteurs de la bande originale du film. Ils sont venus, ils sont tous là, ce sont les clients du bouge infâme où le film commence...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DESPERADO 2, IL ÉTAIT UNE FOIS AU MEXIQUE (2003) ou encore KILL BILL : VOLUME 1 .

Si Robert Rodriguez est un tout jeune cinéaste et si Desperado est un coup d’essai devenu un coup de maître, lui ouvrant, larges, les portes d’Hollywood – on le retrouvera avec des productions telles que Une nuit en enfer, The Faculty, Spy Kid (le 1, le 2 et le 3), ou encore Sin City, coréalisé avec Frank Miller –, son interprète principal, Antonio Banderas, en revanche, n’est plus un débutant, lui.

Né à Malaga, en 1960, sous le régime de Franco et l’autorité d’un père policier et d’une mère institutrice, le bel Antonio ne pense qu’au foot. Mais, après s’être cassé le pied dans l’exercice de sa passion, il s’intéresse, de près, au théâtre et fait ses débuts sur scène à Malaga, sa ville natale, avant de brûler les planches madrilènes. C’est là qu’un drôle de personnage, déjà auteurs de brûlots cinématographiques en 8, super8 et 16mm, le remarque. Il s’appelle Pedro Almodovar et lui réserve le petit rôle d’un terroriste homosexuel, dans le Labyrinthe des passions, son deuxième long métrage.

Parallèlement à d’autres apparitions cinématographiques ibériques, Banderas retrouve régulièrement Almodovar. Il y aura l’apprenti toréro ne supportant pas la vue du sang, dans Matador, l’amant possessif et assassin dans la Loi du désir, le jeune fiancé de Rossy De Palma dans Femmes au bord de la crise de nerfs et le kidnappeur d’une star du porno dans Attache-moi. C’est ce dernier rôle qui attire l’attention d’Hollywood, où il fait ses débuts en 1992, dans les Mambo Kings, le premier film d’Arne Glimcher, adapté du roman – Prix Pulitzer 1990 – de l’américain d’origine cubaine, Oscar Hijuelos. Face à Antonio Banderas, trompettiste quittant la Havane pour New York, on y retrouvait Maruschka Detmers ainsi que Celia Cruz et Tito Puente, deux véritables stars du mambo.

La carrière américaine de l’acteur est donc lancée et, outre quelques rares retours sur sa péninsule natale – pour retrouver Carlos Saura, pas exemple –, sa présence au générique de quelques-uns des plus grands succès des années 1990 et 2000, en font l’espagnol le plus bankable du cinéma américain. Il sera, entre autres, le compagnon de Tom Hanks dans Philadelphia, le tueur à gages doublant Sylvester Stallone dans Assassins, l’argentin retraçant le destin de Madame Peron, alias Madonna, dans Evita, le photographe de Femme fatale, l’ex-espion reprenant du service avec femme et enfants dans Spy Kids (le 1, le 2 et le 3), pour lesquels, il retrouvait Robert Rodriguez et, aussi, le célèbre vengeur masqué dans le Masque de Zorro et la Légende de Zorro,

Chanteur à la voix de velour – c’est lui que vous avez entendu chanter dans Desperado, tout comme dans Attache-moi – Antonio Banderas est également, dans les aventures de Shrek, la voix américaine du Chat Potté, que les auteurs du dessin animé voulurent, justement, très proche du personnage de Zorro !

Un mystérieux guitariste arrive dans la petite ville mexicaine de Santa Cecilia,à la recherche de Bucho,le caïd local du trafic de drogue avec qui il a un vieux compte à régler.Mais le gangster est entouré d'une véritable armée et il va y avoir du sport.Pour son deuxième ...

Légère appréhension à revoir « Desperado », SC faisant de moi chaque jour que l'univers fait un peu plus sévère... La note ne bouge pas d'un iota pourtant. Cette suite de "El Mariachi" de Robert Rodriguez qui se passe allègrement d'avoir vu son prédécesseur reste un ...

En 1992, Robert Rodriguez réalise El Mariachi en 16 mm pour un budget misérable de 7000 dollars, en langue espagnole, avec des acteurs inconnus et quasi amateurs. Le succès imprévu du film donne l'idée à la Columbia de proposer au réalisateur le tournage d'un remake en ...