Réalisateur : Michel Gondry.
Casting : Audrey Tautou, Romain Duris, Aïssa Maïga, Alain Chabat, Charlotte Le Bon, Gad Elmaleh, Laurent Lafitte, Natacha Régnier, Omar Sy, Philippe Torreton, Sacha Bourdo, Vincent Rottiers. Zinedine Soualem
Synopsis : Dans une société absurde, poétique et étouffante, l'histoire d'amour entre Colin et Chloé. Lui est un idéaliste nanti, elle une jeune fille tout droit sortie d'un disque de blues...Leur passion sera gâchée par la maladie qui frappe soudain Chloé : un nénuphar lui pousse dans le poumon ! Colin, habitué à une existence oisive va devoir travailler pour subvenir aux soins de son aimée...Leur quotidien, comme leur appartement d'ailleurs, se réduit de jour en jour, devient oppressant... Leurs amis Nicolas, Chick et Alise n'y pourront rien...
Scénario : Luc Bossi, Michel Gondry.
Musique : Etienne Charry.
Pays : Belgique | France
Tags : Comédie, Drame, SensCritique - Best of des adaptations, Maladie.
Adapter l’inadaptable : on se doute que sur le principe, ce challenge a du exciter Michel Gondry. Porter à l’écran le roman de Boris Vian était plus qu’une gageure, c’était un pari fou ! Mais il en faut plus pour décourager le réalisateur de « Eternal Sunshine and the spotless mind » ou « Soyez sympa rembobinez » : il n’en démordrait pas, « L’écume des jours » était fait pour lui ! Le résultat, vous allez le voir, est à la hauteur.
On y retrouve les héros du livre : Colin, ingénieur fortuné et oisif, bientôt amoureux de Chloé, jeune fille triste et fragile. Leur amour se développe dans un Paris futuriste, empêtré par la bureaucratie et le conformisme. La maladie, l’argent roi et la bien-pensance auront raison d’un couple à l’épopée aux accents de tragédie grecque !
Michel Gondry convoque pour l’occasion un des plus beaux castings vu depuis longtemps au cinéma : Romain Duris, Audrey Tautou, Gad Elmaleh, Alain Chabat ou Omar Sy pour un film totalement inclassable mais également indispensable…Comment définir l’indéfinissable ? C’est comme vouloir mettre un sentiment en bouteille ou résumer avec des mots une odeur de notre enfance… Michel Gondry est un poète passé à l’ère industrielle. Il a tout compris de notre époque mais continue à la représenter à la façon d’un artisan. Il utilise pour cela la pub, le clip, le dessin, la peinture, la sculpture et bien entendu le cinéma. Mais qu’il travaille pour Air France, Bjork, le Centre Pompidou ou Hollywood, il parvient toujours à garder soin identité, sa patte, son ADN.
« L’écume des jours» en est la parfaite démonstration : le film reprend le squelette du roman de Boris Vian, paru en 1947, mais il lui apporte la chair et le sang du temps présent, comme si le réalisateur avait digéré le texte originel et su le rendre intemporel, donc moderne. Comment en effet ne pas voir dans cette époque troublée décrite sur papier et sur l’écran le reflet inquiétant d’un 21e siècle dédié aux machines, à l’égoïsme et à l’argent roi ? Michel Gondry évolue dans cet univers comme un poisson dans l’eau, utilisant les techniques qui ont fait de lui un des cinéastes les plus recherchés et admirés des deux côtés de l’Amérique. En effet, si l’on doit trouver un point commun entre des films aussi différents que « Human nature », « La science des rêves » ou « The green hornet », c’est bien du côté des effets visuels qu’il faut aller chercher.
Mais attention, Gondry ne se plie qu’à petite dose à la mode du numérique. Chez lui, la bonne vieille trouvaille mécanique aura toujours la priorité : trompe l’œil, peintures, collages, maquettes, tout lui est bon pour s’amuser et donner l’impression que ses créations tiennent autant de Georges Méliès que de James Cameron ! Pas étonnant que les plus grands acteurs se bousculent pour passer devant sa caméra : Tim Robbins, Jim Carrey, Kate Winslet, Charlotte Gainsbourg, Gael Garcia-Bernal, Jack Black, Danny Glover, Cameron Diaz ou Christoph Waltz hier. Romain Duris, Audrey Tautou, Alain Chabat, Omar Sy ou Gad Elmaleh aujourd’hui…Dans la série des bouquins réputés inadaptables au cinéma, L'Ecume des Jours se pose là. Chef d’œuvre de Boris Vian que vous avez sans doute lu car il est (ou a été) au programme de lecture au collège, le livre a pourtant eu droit à une première version en 1968 avec ...
Lire la suiteIl faut avoir lu l’oeuvre de Boris Vian pour pleinement apprécier l’ampleur du talent de Michel Gondry lorsqu’il se lance dans l’adaptation de l’Écume des jours. De même, impossible de se lancer dans cette critique sans quelques mots sur le livre qui a enchanté de ...
Lire la suiteEnviron 13minutes avant d'aller voir ce film, je suis tombée sur une vidéo des inrocks "les 3 raisons de ne pas aller voir L'écume Des Jours". Après (courte) réflexion je ne l'ai pas vue, j'en suis bien contente, et de toute manière, je ne la verrai pas (si évidemment que ...
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