MONEY

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Money est un film de genre à l’ancienne qui réunit une poignée de personnages déterminés autour d’une très grosse valise débordant de billets. La grande force du scénario est de donner à chacun une excellente raison d’avoir besoin de cet argent, puis d’observer l’enchaînement des situations et les différents rebondissements qui jouent avec les nerfs du spectateur.

Le réalisateur Gela Babluani a été révélé en 2005 avec son premier long métrage 13 Tzameti, un huis clos anxiogène dans lequel des hommes pariaient sur la vie d’autres hommes dans un gigantesque jeu de roulette russe. Il est donc familier des codes du polar comme de l’art de ménager un suspense presque insoutenable.

Dans Money, il multiplie les scènes d’affrontement et même les prises d’otages, imaginant un cruel jeu du chat et de la souris dans lequel les rapports de force basculent d’une scène à l’autre. Il ne laisse ainsi aucun répit à ses personnages, qui ne peuvent se sentir en sécurité nulle part, ni avec personne.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NO COUNTRY FOR OLD MEN (Un homme s'empare par hasard d'une valise pleine de billets, devenant immédiatement la cible d'un tueur psychopathe prêt à tout pour récupérer l'argent.) ou encore PETITS MEURTRES ENTRE AMIS (La découverte d'une valise pleine d'argent détruit peu à peu l'amitié qui unissait trois colocataires, et les conduit à leur perte.).

Ce qui frappe d’emblée dans Money, ce sont ses accents de tragédie grecque. Dès lors que les trois jeunes gens ont décidé de voler la valise pleine de billets, ils sont en effet pris dans une mécanique implacable qui les conduit irrémédiablement à leur perte. Si c’est au départ l’appât du gain et l’espoir d’une vie meilleure qui les pousse à l’action (et donc à la faute), ce sont petit à petit d’autres valeurs, plus positives, qui les poussent paradoxalement à une surenchère délétère : la famille, la loyauté, l’amitié. Impossible pourtant de réparer l’erreur originelle. Même l’homme politique interprété par Louis-Do de Lencquesaing, au départ animé par un sens particulier de l’honneur, se laisse peu à peu aller à une conduite de moins en moins honorable.

Cette absence de scrupules, alliée au sentiment qu’il n’y a pour les personnages aucune possibilité de retour en arrière, accentue la noirceur d’un film qui n’est guère optimiste sur l’Humanité en général. La violence est notamment omniprésente, menaçant les êtres jusque dans les endroits les plus familiers, et dans ce qu’ils ont de plus cher. Gela Babluani la présente d’ailleurs comme une spirale infernale qui contamine les individus les uns après les autres. La seule exception est la mère de Danis qui va jusqu’à sacrifier son fils pour endiguer ce flot de violence, et protéger ainsi son unique petit-fils.

L’autre motif en toile du fond du film est évidemment le contexte social dans lequel il se déroule. Situé au Havre, dans le milieu portuaire, il met en scène des jeunes gens qui galèrent pour s’en sortir. Confrontés à de l’argent sale issu du trafic de drogue, ils pensent saisir leur chance en volant des hommes plus immoraux qu’eux. C’est évidemment l’éternelle histoire de la rébellion des faibles contre les puissants, mais ancrée dans une réalité pas vraiment féérique. Il ne peut en effet y avoir de happy end, et même celui qui emporte l’argent à la fin ne pourra pas en profiter. Pas par souci moral de la part du réalisateur, mais bien pour démontrer qu’absolument aucune échappatoire n’est possible.

Trois jeunes gens dans l'impasse voient l'opportunité de gagner beaucoup d'argent en volant une mallette à un politicien corrompu du Havre. Ils ont mis le doigt dans un engrenage qui va les dépasser. Money est une bonne surprise dans le panorama du thriller noir à la française. ...

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D'un côté, nous avons Samuel Mercier, figure de la politique normande, Secrétaire d'Etat, bien placé pour être le futur Ministre de l'Intérieur. Il est contacté par une famille mafieuse qui lui propose un marché : il s'arrange avec les douanes pour faire entrer sur ...