THE LIGHTHOUSE

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Roger Eggers a réalisé de nombreux courts-métrages. Avant de se lancer dans le cinéma, il a travaillé comme décorateur pour le théâtre. Né en Nouvelle Angleterre, il s’est beaucoup inspiré de sa région d’origine pour écrire ses films. Son premier long-métrage, The Witch a été remarqué au Festival de Sundance en 2015. Il a rapporté 40 millions de dollars pour un budget de 4 millions. The Lighthouse a été sélectionné à Cannes dans la Quinzaine des Réalisateurs où il a reçu le Prix FIPRESCI de la presse internationale. Il a aussi été projeté au Festival du Cinéma américain de Deauville où il s’est vu décerner le Prix du jury.

C’est parce qu’il avait du mal à trouver un financement pour son premier film que Roger Eggers a demandé à son frère Max de l’aider à écrire un huis-clos moins coûteux. Ce dernier lui a alors livré cette histoire de deux gardiens de phare, fable fantastique moderne. The Witch a finalement été produit avant The Lighthouse. Son succès public et ses prix ont donc permis au réalisateur de donner vie à ce nouveau projet qu’il a transposé dans la Nouvelle Angleterre du XIXe siècle.

Roger Eggers a tout de suite pensé à Robert Pattinson et Willem Dafoe pour incarner ses héros. Le premier est connu pour avoir joué un vampire dans la populaire saga Twilight avant de collaborer avec des cinéastes comme David Cronenberg et Claire Denis. Le second est l’un des acteurs fétiches de Lars von Trier et d’Abel Ferrara. Tous deux ont accepté de se laisser pousser la barbe et de participer à de nombreuses répétitions pour préparer leurs rôles.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ERASERHEAD (Un autre rêve en noir et blanc singulier dans lequel le spectateur peut se laisser emporter.) ou encore SEUL AU MONDE (Un naufragé doit s'organiser pour survivre alors qu'il s'est échoué seul sur une île déserte. Ce film grand public offre une autre variation sur le thème de l'isolement.).

Roger Eggers et son frère se sont inspirés d’une histoire vraie pour The Lighthouse. En 1801, deux gardiens de phare ont bel et bien été isolés sur une île. Tous deux s’appelaient vraiment Thomas et ils ont essuyé une terrible tempête. Le plus vieux étant mort, son cadet a sombré dans une démence paranoïaque et a pensé qu’on allait l’accuser de meurtre. Comme dans le film, il a attaché le cercueil contenant le corps de son aîné à une balustrade du phare jusqu’à que le cadavre soit mis à nu par les éléments et qu’un bateau passant au loin ait l’impression de voir le mort ballotté par le vent le saluer. Le rescapé a fini par être secouru au bout de quelques semaines.

Le phare a entièrement été construit par l’équipe du décorateur Craig Lathtrop au Cap Fouchu en Nouvelle Ecosse, au Canada. Il s’agissait d’une réplique grandeur nature d’un véritable bâtiment. Roger Eggers s’était livré à d’importantes recherches pour qu’il ressemble le plus possible aux phares qu’on pouvait trouver dans le Maine à l’époque où se déroule l’action. La plupart des intérieurs du film ont été tournés en studio car le phare était trop exigu pour pouvoir y faire évoluer la caméra. Roger Eggers avait préparé un « look book », cahier des charges réunissant divers éléments pour définir l’esthétique de son film. Il avait notamment trouvé des photos de marins des 1890 qui ont été très utiles pour les créateurs des costumes et des décors.

La chef costumière Linda Muir s’est inspirée des tenues des bûcherons canadiens pour créer ce que porte Robert Pattinson. Celle de Willem Dafoe est inspirée des vêtements des gardiens de phare de l’époque ainsi que de sous-vêtements dont Linda Muir a trouvé un modèle sur Internet. Pour obtenir les superbes images en noir et blanc de The Lighthouse, le directeur de la photographie Jarin Blaschke a choisi une pellicule spéciale et un format presque carré semblable à celui dont usaient Fritz Lang et G.W. Pabst. L’idée était de mette en valeur le visage des acteurs et de renforcer l’impression de confinement que ressent le spectateur. Le designer Damian Volpe a fait appel à un spécialiste pour obtenir le son de la corne de brume du film qu’il a ensuite retravaillé pour rendre plus inquiétant.

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