PARENTHÈSE

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Chers amis, nous allons voir Parenthèse, un film français sorti le 20 Juillet 2016, où trois amis quinquagénaires partent en croisière sur un voilier en quête de leur jeunesse. Il y aura des chances qu’ils restent en rade.

Cette comédie estivale et mélancolique est signée Bernard Tanguy et c’est un premier film solaire sur l’amitié virile, les rêves nons-réalisés et les fantasmes des matous. Une brochette d’acteurs peu connus donne à cette oeuvre une sensation documentaire assez bienvenue avec notamment les excellents trois premiers rôles masculins : Vincent Winterhalter, Eric Viellard et une mention spéciale pour Gilles Gaston-Dreyfuss dans le rôle du philosophe hypocondriaque.

Voilà, il est temps de lever l’ancre, à condition de savoir où elle se trouve…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LIBERTÉ OLÉRON (2000) DE BRUNO PADALYDES (Souvenirs d'enfance : quand papa décida qu'il allait naviguer pendant les vacances et entraîna sa petite famille sur sa coquille de noix. Une année à marquer d'une pierre blanche où toutes les aventures loufoques marquèrent durablement l'esprit de famille. Podalydès signe une comédie tendre mais sarcastique sur la réalisation tardive d'un vieux rêve par un homme qui épuise sa famille. L'esprit de Tati souffle sur ce film atypique.) ou encore BIENVENUE À BORD (2011) DE ERIC LAVAINE (Sur le principe du gaffeur lâché dans la bonne société le cinéaste raconte la vengeance d'une femme qui embauche un pauvre type pour pourrir la croisière de son patron. Evidemment l'action du casse-pied aura des effets catastrophiques mais aussi des conséquences inattendues. Un film de bateau, une fable humaniste et aussi sauve-qui-peut, un casting pour rire.).

Les mésaventures d’hommes se prenant pour Ulysse et heureux de faire un grand voyage, intérieur surtout, on les retrouve dans la littérature avec Trois hommes dans un bateau de Jérôme K Jérôme, l’ancêtre comique du naufrage masculin et au cinéma dans le délicieux Liberté Oléron de Bruno Podalydès (2001).

Sur les films de copains on a l’embarras du choix rien qu’en France : Les copains (1965) ou Un éléphant ça trompe énormément (1976) d’Yves Robert  ou encore la série du Coeur des hommes de Marc Esposito (2003). C’est de cette culture là que vient Bernard Tanguy qui a du voir aussi les films de Woody Allen. Le parcours de l’homme est atypique : polytechnicien, Pdg d’une grosse boite de Telecom il plaque tout pour se lancer dans le cinéma. Il devient producteur au début des années 2000, accompagne d’autres cinéastes et se lance dans la réalisation. Parmi plusieurs courts métrages il tourne une première version courte de Parenthèse pour faciliter les financements.

Mais malgré 60 prix recueillis de part le monde pour son court Je pourrais être votre grand-mère (2011) la profession se méfie de ce self-made-man qui voudrait, à l’âge de 50 ans, tourner un premier long métrage. Premier problème : le casting. Tanguy veut garder les mêmes, ceux qui ont tourné son banc d’essai, comme il dit. Mais ils ne sont pas assez bankable, le mantra des financiers et les chaînes de télé. Second problème : le scénario se fait retoquer à l’avance sur recette. Enfin les distributeurs pour les mêmes raisons que les banquiers se font tirer l’oreille, ainsi d’ailleurs que les collectivités locales. Finalement avec du crowdfunding quelques aides publiques et des producteurs valeureux il tourne avec 600 000 euros quand le budget moyen d’un film français est 7 fois supérieur! Comme quoi le polyvalent polytechnicien a la tête prêt du bonnet et la foi qui soulève les longs métrages.