RETOUR DE FLAMME

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Pour bien des parents, ce moment de la vie où les enfants décident de voler de leurs propres ailes est vécu comme un soulagement, même si un petit pincement de cœur ponctue tout de même ce changement important du quotidien… Mais le départ des oiseaux du nid peut aussi être un vrai bouleversement. C’est ce qui va se passer dans le film qui suit.

« Retour de flamme » s’intéresse à un couple, Ana et Marcos, marié depuis 25 ans, confronté au départ de leur fils pour mener des études à l’étranger. Passé la respiration bienvenue dont je parlais en commençant, les époux vont soudain être confrontés à l’absence puis à la monotonie d’un quotidien qui n’est plus rythmé que par la lassitude de leur vie de couple. Ana et Marcos vont alors décider de se séparer, espérant retrouver un peu d’élan dans un célibat oublié depuis longtemps. Mais là non plus, rien ne sera simple…

Mercedes Moran et Ricardo Darin incarnent cette femme et cet homme à la croisée des chemins, sur un ton à la fois tendre, cruel et drôle…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AMOROSA SOLEDAD (Intéressant de regarder ces deux films argentins traiter avec des regards différents de la solitude après le couple et de la manière dont le manque ou l'habitude de l'autre peut pousser à renoncer à la liberté...) ou encore CRAZY STUPID LOVE (Et si le célibat était une prison bien plus rude que la vie de couple ? Voici deux versions de cette questions existentielle et sentimentale...).

Juan Vera, le réalisateur du film « Retour de flamme » que vous venez de regarder est un des fers de lance de la nouvelle génération du cinéma argentin. S’il s’agit de son premier long métrage, il œuvre déjà depuis le milieu des années 2000 en tant que producteur et scénariste d’une industrie locale en plein renouveau… L’Argentine a découvert le 7e art à peu près en même temps que le reste de la planète, au tournant du 19e siècle grâce à l’invention des frères Lumière. Le tout premier film de fiction à s’y tourner date de 1908, « Il fusila miento di Dorrego », signé Mario Gallo qui, jusqu’au début des années 20, fera figure de pionnier, cultivant une oeuvre flamboyante largement inspirée par le thème de la Nation et la politique.

Assez rapidement, le cinéma passionne le peuple argentin et très logiquement, la production de films s’en ressent grandement : dans les années 40 et 50, une soixantaine de longs métrages sont ainsi produit tous les ans dont certains connaissent un immense succès public comme « Le fleuve de sang », « La maison de l’ange », « L’heure des brasiers » ou « Invasion ». Entre 1976 et 1983, l’industrie cinématographique argentine dû se mettre entre parenthèses, soumise comme tout le reste du pays à un régime tout autant autoritaire que militaire. A partir de 1984, la démocratie ayant fait son retour, les cinéastes terrés dans une semi clandestinité ou réfugiés à l’étranger firent leur retour sur les plateaux.

On parle alors d’une véritable renaissance et des films comme « Tango, l’exil de Gardel » de Pino Solanas en 85, « Homme regardant au sud-est » d’Eliseo Subialas l’année suivante ou « Un lieu dans le monde » d’Adolfo Aristarain en 1992 vont marquer les esprits, le public et commencer à intéresser quelques grands festivals dont celui de Cannes qui, au fil du temps, accordera de plus en plus de temps à la production locale. La tendance ne s’est plus inversée grâce à des noms comme ceux de Carlos Sorin, Walter Salles, Pablo Trapero, Lisandro Alonso ou Damian Szifron…

Un très bon premier film. Les acteurs jouent bien, le scénario mêle tendresse, douceur, drôlerie et drame à la perfection et le thème abordé change des sempiternelles amours adolescents. Ici maturité ne rime pas avec sagesse mais plutôt avec indécision et besoin d'expérimenter. ...

Des dialogues ciselés, des acteurs attendrissants et crédibles…… font que ce film s'impose naturellement comme une comédie romantique agréable et réussie. Les 2h10 du film passent tranquillement. Le scénario est cohérent, intelligent. Une vraie belle surprise ! Agréable ...

On peut effectivement passer un bon moment avec les acteurs de ce film, certes les ficelles peuvent paraître un peu grosses mais qu'importe ! Il peut y avoir du plaisir et du bonheur partout et la morale (prévisible) de ce film qui nous dit que le fond est mieux que la superficialité ...